mercredi 30 mai 2018

Lorsque la noirceur remplis ta vie durant tes années, que le gouffre est la seule chose que tu puisses connaître, la simple étincelle, la seule parcelle, autant minime soit-elle, devient gigantesque, devient importante, parce que lorsque tu ne connais toute ta vie que l'angoisse, les maux de la vie et l'abus qui te transperce et te régresse, la vie te consume et tu n'existes qu'à travers une profondeur noire, lourde, elle t'envahis, elle te mange de l'intérieur et tu ne vois que le noir, tu ne vois que cela qui t'entoure car c'est tout ce que tu as, et même lorsque la noirceur déménage tu la vois encore et tu la vis, car les séquelles demeurent, mais lorsque tu commences réellement à vivre, à ne plus survivre, la seule petite étincelle de joie devient le bonheur que tu vraiment recevoir, la joie de te réveiller le dimanche matin au son de la pluie fraîche, un livre ouvert et la musique classique qui joue en arrière-plan, le chat qui t'accompagne dans ce moment, et après de savourer le café aux miettes de chocolat qui est chaud et réconforte, c'est d'écrire une poésie et de déguster les sons de Yann Tiersen au piano, sortir de chez toi et le soleil qui transperce les arbres aux sons des enfants qui rient au loin, c'est de marcher sur la rue avec tout cet éclectisme d'Hochelaga qui me fait vivre, le bénévolat et l'entraide, c'est tous ces sourires et ces mini joies qui me passionnent, je veux rien savoir du luxe et des maisons et des voitures, je m'en contrefiche des bijoux et des piscines creusées, j'attendais que le minimum pour vivre et c'est ce qui me suffit, je ne demande rien de plus que de pouvoir respirer un minimum et enfin voir apparaître un simple sourire. - 30 Mai 2018
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Une solitude qui est arrivée subitement, sans avertissement, un vide s'étant empressé de me remplir et me chambouler avec tout ce qui s'est passé, encore, depuis des années, et j'arrive à mettre le doigt ne serait-ce qu'un petit peu sur ce que je vis, pas complètement, je ne comprends pas tout, j'ai mal et j'ai perdu quelque chose depuis que ma mère est partie, malgré tout ce qui est arrivée je le vis ainsi, je me sens perdue dans le monde et je nage à travers toutes ces journées qui avancent en tentant tant bien que mal de continuer, j'essaie de vivre ma vie qui m'est destinée, au tout début son départ m'avait rendue libre de quelque chose, je me suis sentie libérée et je me sens toujours ainsi, pourtant une perte de soi s'est aussi avérée présente, sans aucune explication, que le sentiment de mourir tout en vivant, et puis j'ai mal encore, j'ai l'incompréhension constante envers ce deuil étrange, de la mère que je n'ai pas eu comme du deuil lui-même, depuis qu'elle est partie je flotte dans cette mélancolie constante, je me sens seule et pourtant je suis libre comme jamais, je suis vivante... 30 Mai 2018

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