Souvent, les gens peuvent croire. Croire que des agissements sont faits et réfléchis à la goutte près. Que l'on calcule le mal que l'on désire faire à l'autre. Que tout ça est fait exprès. Mais savent-ils vraiment ce que c'est, de vivre dans une peau qui s'écaille par le temps, plus rapidement que les autres? Savent-ils ce que c'est de devoir se lever le matin, fatiguée comme si tout l'univers s'effondrait sur nous? Savent-ils? Savent-ils réellement ce qu'est le poids d'une déprime constante qui souffle sur le cou, en chuchotant de sa petite voix noire dans les oreilles à longueur de journée? Ce qu'est la douleur chronique musculaire ou autre? Ce que c'est, entre autre, de devoir vivre avec le plus dur fardeau, celui que l'on porte nous-même, dans un corps et dans un esprit non choisis mais qui nous font du mal malgré tout, et que malgré tous nos efforts, nous restons avec cette impression que tout ce qu'on fait n'arrive à rien car on revient toujours à la case départ. Un corps non choisi, un état mental à assumer... Et depuis le plus jeune âge tous les abus et les violences multiples qui se sont multipliées, multipliées, multipliées.... Je n'arrive plus à aimer comme je voudrais, je n'arrive plus à vivre, à ressentir cette passion et cette flamme qui m'habitait, car le seul désir qui m'emporte est celui de dormir jusqu'à ce que le bonheur me réveille de ses bras de velours et qu'il me montre ce qu'est finalement la source de sérénité que j'attendais. Mais il n'en est point ainsi. Car plus on attend moins on a. Et je m'efforce dans la méditation d'être, d'accepter qui je suis mais le travail demeure trop géant car le corps ne veut plus suivre, le corps m'amène à dormir et dormir et dormir sans récupérer, sans que le cerveau veuille se réveiller. Je ne sais plus trop quoi penser ou quoi faire, dans quelle direction agir car j'ai cette impression que tous mes rêves se sont éteints et que jamais plus je ne pourrai avoir la naïveté qui me gardait vivante autrefois...
- Marjolaine Robichaud, 21 Août 2015
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